Le 25 juillet 2011
Jamais personne ne réfute l’urgence d’une crise économique, notamment lorsque les cours dévissent, les banques et/ou assureurs ferment, la croissance chute et le chômage remonte. On l’a encore vu en 2008 : devant ces signes indéniables des milliards furent trouvés pour « sauver le système » tandis qu’il perdure effrontément dans ses excès depuis lors (bonus indus et fraudes massives, ingérence financière en Grèce, etc).
Mais il est une autre crise, plus floue, qui est traitée avec une désinvolture analogue, sans aucune remise en cause profonde du système qui la génére : celle de notre démocratie représentative et de la rupture entre les citoyens et la caste politique.
Les symptômes ne sont pas des causes !
Souvent est donnée l’impression que les signes de cette autre crise sont ses maux originels. Ils sont au moins doubles :
- l’abstention record, d’autant plus forte que les élections sont locales ; en une vingtaine d’années, son taux est passé (sans compter 15% de citoyens non-inscrits !) d’environ 20 à 24% pour les présidentielles (sauf en 2007), 30 à 38% pour les législatives, 35 à 45% pour les régionales, de 35 à 55% pour les cantonales.
La moyenne ces 3 dernières années se situe à plus de 50% (65% en comptant les non-inscrits et les votes blancs !).
Seules exceptions à cette tendance de désintérêt local, les municipales qui restent autour de 30-35% sur la période considérée et les européenne qui sont à l’inverse remontées de 40 à 60% tandis que le référendum sur le TCE en 2005 n’a eu qu’un taux relativement bas de 30% d’abstention !
- la vigueur des extrêmes, stable voire en progression depuis ving ans tant dans les intentions de vote que dans les résultats électifs ; si les têtes changent, les tendances demeurent et l’extrême gauche revient ainsi dans la tranche de 5 à 10% dans la plupart des élections alors qu’elle était souvent sous la barre des 5% dans les années 90, bien loin de ses succès des années 75 à 85.
L’extrême-droite, elle, se situe autour de 15% depuis les années 90 alors qu’elle faisait moins de 1% dans les années 70 et le début des années 80, et c’est probablement là qu’il faut chercher la droitisation générale du débat politique français.
Lire la suite :
http://www.demagocratie.fr/index.php/actualite/crise-filigrane-democratie-representative.html