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L’Islande, le pays des coupeurs de dettes

Depuis Rue 89 le 3 décembre 2013 par Pascal Riché

Les Islandais ont compris quelque chose de fondamental : lorsqu’un débiteur ne peut plus payer, il n’est pas très malin de saisir son bien.

Les banques américaines se sont retrouvées avec des tas de maisons murées sur les bras, dont la valeur chute, sans être tellement plus avancées. Il vaut bien mieux réduire la dette pour la rendre supportable. La banque gagnera moins, mais ne perdra pas tout.

Sur la base de ce bon principe économique, ce petit pays qui a connu le premier la violence de la crise financière de 2008, a pris plusieurs mesures pour écrêter les dettes excessives des ménages et des entreprises.

Dernière en date : samedi, le gouvernement (qui est repassé à droite en avril dernier) a adopté un plan pour alléger de 24 400 euros les dettes immobilière des ménages. Le plan viendra à l’aide de 100 000 foyers, dans un pays de 320 000 habitants (l’équivalent du Loir-et-Cher). Coût : 900 millions d’euros sur quatre ans.

Le FMI s’est montré très réservé

On ne sait pas encore très bien qui le supportera, puisque le gouvernement n’a pas vraiment précisé comment ce plan serait financé. Ce qui inquiète le FMI, qui copilote le plan de redressement de l’économie islandaise : il s’est montré très réservé, précisant que la marge de manœuvre budgétaire pour de telles mesures était très réduite.

La question de la dette immobilière des ménages est l’une des plus sensible en Islande. Le problème du surendettement a pris, avec la crise, une telle ampleur qu’une nouvelle administration, l’ombudsman de la dette, a été mise sur pied pour le traiter.

De nombreux Islandais, avec la crise se sont retrouvés sous l’eau.

- Une partie de leurs dettes (pour l’achat d’automobiles, par exemple) était indexée sur des devises étrangères, et la dévaluation de 50% de la couronne a mécaniquement entraîné un gonflement du poids de leur endettement. (Facile à comprendre : si Olaf doit l’équivalent de 1 000 dollars à sa banque et que le dollar double de valeur par rapport à la couronne, la dette d’Olaf doublera aussi.)

- Leurs emprunts immobiliers étaient, eux, assortis de taux d’intérêt indexés sur l’inflation. Or, cette dernière s’est envolée.

- Par ailleurs, la crise économique a entraîné un effondrement des prix de l’immobilier (et donc de la valeur des actifs des propriétaires).

- Enfin, en Islande, avant la crise, les banques ne demandaient pas aux débiteurs d’apport personnel en cas d’achat immobilier : de très nombreux Islandais s’étaient endettés à 100% pour l’achat de leur maison ou de leur appartement...

A cause de ces quatre spécificités islandaises, des dizaines de milliers de familles ont vu la valeur de leur dette excéder de beaucoup celle de leurs actifs.

Lire la suite :
http://www.rue89.com/2013/12/03/lislande-pays-coupeurs-dettes-248088

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