Le 11 mai 2016
Notre imagination est une ressource sans limites.
Par Benoit Felix-Lombard
L’agenda des luttes est chargé
Tous les jours nous nous réunissons sur la place de la République pour expérimenter différentes formes d’action et de vie démocratiques qui toutes soulignent un désir de faire exploser le cadre qui a permis aux pouvoirs « publics » de nous faire manger de l’état d’urgence, de la déchéance de nationalité ou de la crise des migrants – trahisons et coups politiques auxquels le FN a applaudi des deux mains.
Faire trembler les institutions
La démocratie est une puissance égalitaire qui nous met en mouvement.
Si la libération de la parole demeure l’acquis le plus grand de Nuit Debout, nous sommes nombreu.ses à ne pas vouloir nous en contenter, ne plus vouloir nous contenter de l’objectif de faire tomber la Loi Travail mais à vouloir viser plus et plus loin : le monde dont elle est un symptôme.
La menace de passage en force que le gouvernement fait peser sur l’adoption de la Loi Travail (comme il a eu l’audace de le faire avec les lois Macron) est la preuve que l’Assemblée Nationale n’est plus qu’une chambre d’enregistrement aux ordres du Président. Nous pouvons donc nous attendre à pire – avec ou sans le consentement de « nos » représentants.
Depuis 30 ans, au niveau Européen ou au niveau national, le jeu des élites semblent clairement de vouloir déposséder les citoyen.nes de leur capacité à peser sur leur avenir.
Nous avons prêté serment
Il y a de ça quelques semaines, un certain nombre d’entre nous a prêté serment à la Bourse du Travail : « nous ne voterons plus jamais PS ».
Toutes les formes d’actions capables de faire trembler les institutions sont à envisager. Y compris les plus violentes. La révolution ne sera pas un pique-nique.
Pourtant. Nous ne sommes pas toutes et tous égaux face à la violence.
La peur face aux attaques sur l’intégrité de nos corps peut en freiner certaines et certains.
Tant que le cadre est en place, quelles solutions légales s’offrent à nous ?
Voter est un droit
Nous avons donc le droit de ne pas le faire. L’abstention est, depuis une dizaine d’années, dans la plupart des élections, le « premier parti de France ». Il est à noter que cet état de fait a permis aux partis dits de gouvernement (LR ex-UMP et PS) d’en jouer pour appeler au « vote utile » face à la montée désastreuse du parti raciste, xénophobe et réactionnaire par excellence : le FN .
Pour assurer l’alternance du pareil, les élites font peser la responsabilité de leur médiocrité sur les épaules des citoyen.nes en prétextant que nous sommes mort.es pour la politique.
Nous sommes politiques
Nous prouvons tous les jours que nous sommes égalitaires, solidaires et que notre lutte vise le bien-être du plus grand nombre dans le respect rigoureux de toutes les émancipations.
Nous prouvons tous les jours notre faim de reconstruire un cadre garant de nos désirs.
Si notre calendrier de lutte est chargé, il est marqué par un rendez-vous incontournable de la vie institutionnelle française : l’élection présidentielle – reine des institutions nationales.
Tout a l’air de suivre son chemin comme si le mouvement Nuit Debout n’existait pas.
Charge à nous de nous rappeler au bon souvenir des institutions.
Il s’agit d’un pavé dans la mare.
Si manifester semble être devenu criminel, si la grève générale semble (pour le moment) difficile à mettre en route, nous pouvons inscrire une date à notre calendrier pour concrétiser la possibilité de créer un blocage et non des moindres : le blocage des institutions.
Nous appelons donc celles et ceux désireux de faire trembler les institutions à participer au débat.
Notre imagination est une ressource sans limites.