Le 9 octobre 2014
Soupçons de détournements de fonds au Sénat : Mediapart dévoile des noms.
Le site révèle ce lundi une liste de 10 sénateurs UMP qui auraient perçu 400 000 euros fonds publics sur leur compte personnel. Ils doivent bientôt être auditionnés par la justice.
L'affaire avait été révélée par Le Parisien/Aujourd'hui en France au mois de mai dernier : le Parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour des faits de "détournements de fonds publics", "abus de confiance" et "blanchiment".
Dans son viseur, des sénateurs UMP qui auraient perçu des fonds publics (400 000 euros au total) sur leurs comptes personnels, via des associations parlementaires, notamment l'URS, l'Union républicaine du Sénat.
Ce lundi, Mediapart publie "une partie de la liste des sénateurs UMP destinataires de chèques douteux de l'URS signés entre fin 2009 et début 2012, dont l'addition avoisinerait les 200 000 euros" :
Le site d'information en ligne a contacté plusieurs de ces personnalités politiques pour les interroger à ce sujet.
Certains n'ont pas répondu.
D'autres ont avancé des explications diverses : Joël Bourdin parle d'une "une vieille dette de l'UDF à [son] égard", Hubert Falco évoque "un complément d'indemnités" et "plaide la bonne foi", Gérard Deriot assure que c'était pour "le fonctionnement de [sa] permanence".
Toujours est-il que, d'après Mediapart, les élus concernés doivent être "auditionnés en rafale d'ici quelques semaines" par les juges d'instruction René Cros et Emmanuelle Legrand.
Les transactions ne se seraient pas toujours faites via l'URS mais parfois directement du groupe UMP jusqu'à des sénateurs, comme ces 2000 euros versés par chèque à Jean-Pierre Raffarin en guise de défraiement.
Mais le trésorier du groupe, cité dans l'article, explique que ces frais n'étaient "pas toujours remboursés sur facture", et que ces sommes étaient versés "en fonction de l'ancienneté, de l'implication...".
Le 9 juillet, le bureau du Sénat a publié un communiqué expliquant que "les aides financières qui sont consenties par le Sénat (aux groupes politiques) seront désormais exclusivement destinées aux dépenses nécessaires à l'activité des groupes, ainsi qu'à la rémunération de leurs collaborateurs".
Un texte que Mediapart considère comme "une forme d'aveu".