Par Alain Garrigou, 19 janvier 2016
Depuis son origine, le suffrage universel a reposé sur un fondement élémentaire : que les citoyens s’en servent, s’en servent correctement, en somme qu’ils deviennent des électeurs réguliers.
On sait aujourd’hui combien l’évidence du suffrage universel n’est pas naturelle et combien sa réussite a dépendu de luttes sociales et d’autres ressorts de la participation électorale que la conviction politique — le communautarisme, le clientélisme voire la corruption.
On sait enfin comment le triomphe de la conviction politique est passé par l’Etat capable d’offrir des biens publics et par l’intervention des entrepreneurs politiques engagés par des promesses électorales.
Le deuxième âge du suffrage universel, celui de son évidence, a recouvert d’amnésie le premier et a naturalisé l’évidence de la participation, comprise à la fois comme désir spontané et comme devoir intériorisé de s’exprimer. Tout au long d’un siècle environ, ce fut une assurance d’efficacité.
Cette croyance est en train de se déliter.
La longue montée de l’abstention électorale est l’indice le plus manifeste d’une modification de l’équilibre sur lequel reposait le suffrage universel : investissement dans la compétition politique contre l’offre de biens matériels et symboliques.
La tendance abstentionniste s’est confirmée depuis plus de deux décennies sans réactions majeures.
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