Le 5 décembre 2016
Ils doivent prendre le train, la voiture ou traverser leur ville en transports en commun pour pouvoir voter.
lus de 6,5 millions de personnes sont concernées par la mal-inscription, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas inscrites dans le bureau de vote le plus proche de chez elles. Un facteur déterminant pour l’abstention à une élection.
Or il ne reste plus qu’un mois pour faire la démarche avant la présidentielle 2017.
Décryptage de ce phénomène avec Céline Braconnier, coauteur de la Démocratie de l’abstention, spécialiste de la mal-inscription en France et directrice de Sciences Po à Saint-Germain-en-Laye.
Qui sont les mal-inscrits aujourd’hui en France ?
Ils ont un profil sociologique très différent de ceux qui sont non-inscrits. Les mal-inscrits sont les étudiants qui sont encore inscrits chez leurs parents, les cadres qui ont été mutés, les catégories sociologiques supérieures.
Mais on compte aussi les précaires, qui sont régulièrement expulsés de chez eux et qui doivent déménager. En revanche, les non-inscrits sont plutôt des jeunes sans diplômes, des ouvriers ou des employés du secteur tertiaire fragiles et des personnes d’origine étrangère.
En 2012, la France comptait 6,5 millions de mal-inscrits. Ce chiffre est-il toujours d’actualité ?
Oui et on est même au-dessus. Pour mieux comprendre ce chiffre, il faut savoir que 7,2 millions de personnes sont inscrites mais dans une commune autre que dans celle où elles résident. A
joutées à cela, 2 millions de personnes sont inscrites dans leur ville de résidence mais dans le mauvais bureau de vote. Je pense par exemple à des parisiens qui doivent traverser la ville en métro pour aller mettre leur bulletin dans l’urne.
En comparaison, 3,5 millions de personnes ne sont pas inscrites du tout sur les listes électorales.
En tout cela fait donc 13 millions de personnes qui sont gênées dans leur droit de vote.
Lire la suite :
http://www.20minutes.fr/politique/1972543-20161205-elections-13-millions-personnes-genees-france-droit-vote