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Henri Guaino (à gauche) et Gérard Collomb ont des difficultés à vivre avec leurs salaires de député et sénateur.

Henri Guaino (à gauche) et Gérard Collomb ont des difficultés à vivre avec leurs salaires de député et sénateur.

Le 11 janvier 2017

Henri Guaino et Gérard Collomb estiment ne pas gagner assez avec leur salaire de député ou de sénateur. Des propos qui peuvent paraître " indécents " et qui traduisent la distance qui existe parfois entre les élus et les citoyens.

En cinq jours, ils sont deux à avoir mis les pieds dans le plat concernant un sujet pour le moins sensible aux yeux du commun des mortels.

Jeudi dernier, Henri Guaino a été le premier à se plaindre de son salaire de député, celui-ci ne lui permettant pas de " mettre de côté " quelques économies.

Ce mardi, Gérard Collomb, sénateur entre autres fonctions, en a remis une couche, estimant lui aussi ne pas gagner assez.

Ces deux sorties, surprenantes tant les responsables politiques savent bien l’image de privilégiés qu’ils véhiculent et le risque qu’ils encourent lorsqu’ils évoquent leurs émoluments, illustrent une idée communément répandue, à tort ou à raison, dans l’opinion publique : les élus sont déconnectés des réalités.

Alors que la défiance vis-à-vis des dirigeants politiques n’a jamais été aussi forte, et que le populisme se répand en France comme en Europe, Vincent Tiberj, sociologue et politologue à Science Po Bordeaux, décrypte ces petites phrases et ce qu’elles disent de la façon dont nos gouvernants voient le monde.

Guaino ne parvient pas à économiser

Jeudi dernier sur LCI, Henri Guaino, député Les Républicains des Yvelines et ex-conseiller à l’Élysée du président Sarkozy, a déclaré qu’il ne peut " rien mettre de côté " avec son salaire de parlementaire.

" J’ai commencé ma carrière d’élu à 50 ans passés, a-t-il ajouté. Donc à 50 ans passés, vous avez des charges, j’habite à Paris. (…) Je ne suis pas élu dans la Creuse ou en Corrèze, les loyers sont beaucoup plus élevés. Le train de vie que j’ai, même en le réduisant, il pèse plus lourd. "

Sur le site de l’Assemblée nationale, on apprend que les indemnités d’un député sont de 7 142,75 euros brut, soit un salaire net de 5 357,34 euros.

A cette somme s’ajoute une indemnité représentative de frais de mandat, destinée à couvrir les diverses dépenses de l’élu, d’un montant mensuel de 5 805 euros brut.

" Henri Guaino a une fâcheuse tendance à oublier la réalité des salaires dans le pays, note Vincent Tiberj. En France, à 4 000 euros par mois, on est déjà dans les 10% des Français les plus riches en terme de salaire. De plus, on a aussi d’autres avantages quand on est député, comme des indemnités de représentation, ce qui peut être équivalent à un doublement du salaire… Les députés français ne sont pas à plaindre ".

Le "cauchemar" de Gérard Collomb

Gérard Collomb est un cumulard. L’élu PS est maire de Lyon, de la Métropole lyonnaise et sénateur. Trois casquettes et autant de responsabilités qui lui imposent parfois de faire des choix. Ainsi, en vertu d’une nouvelle règle adoptée par le Sénat, lui et treize collègues ont été sanctionnés en mai dernier pour cause d’absentéisme répété.

Résultat : une pénalité économique et un salaire " tombé à 4 000 euros par mois ", comme s’en est plaint le sénateur, interrogé par Le Point.

" C’est un vrai cauchemar ", a-t-il ajouté : " Mes revenus sont plafonnés, je ne touche donc rien en tant que maire de Lyon et président de la métropole, je suis donc tombé à 4 000 euros par mois ".

Le site du Sénat donne également le détail des indemnités versées.

Un sénateur gagne ainsi 7 142,75 euros brut, soit 5 385,67 euros net.

S’il occupe d’autres fonctions, ce qui est le cas de Gérard Collomb, il ne doit pas dépasser, avec les salaires qu’ils reçoit en plus, un plafond mensuel de 8 321,66 euros brut.

Pour le politologue bordelais, cette situation illustre bien "l’un des principaux problèmes de la démocratie française, qui est l’une des rares à accepter le cumul des mandats".

" On voit que Gérard Collomb a trois mandats différents et s’il veut bien les exercer, on voit qu’il ne peut pas le faire, poursuit Vincent Tiberj. C’est plutôt une bonne nouvelle que quelqu’un comme lui soit sanctionné pour absentéisme car ça montre bien que les mentalités changent. "

Lire la suite :
http://www.sudouest.fr/2017/01/11/les-responsables-politiques-sont-ils-deconnectes-des-realites-3092934-710.php

Tag(s) : #Infos Diverses
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