Le 27 janvier 2015
Lysander Spooner (1808-1887)
Né en 1808 dans le Nord-Est des états-unis, il fut un des grands penseurs anarcho-individualistes américains.
Juriste de formation et de métier, il se fit connaître dans les rangs des militants abolitionnistes, par la virulence de son opposition à l’esclavage.
Spooner défendait ce qu’il appelait le “Droit Naturel” — ou la “Science de la Justice” — dans lequel les actes de coercition réelle à l’encontre d’individus et de leur propriété sont considérés comme “illégaux” alors que actes prétendument “hors-la-loi”, lorsqu’ils ne portent pas atteintes aux droits naturels d’autrui et qu’ils ne violent qu’une législation faite par un seul homme, ne sont pas illégaux.
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La Constitution n’a nulle autorité ou obligation qui lui soit inhérente. Elle n’a nulle autorité ou obligation quelle qu’elle soit, si ce n’est comme contrat entre un homme et un autre.
Or, elle ne prétend même pas être un contrat entre personnes actuellement vivantes. Au plus, elle prétend être un contrat conclu entre des personnes qui vivaient il y a quatre-vingts ans.
Encore ne peut-on lui supposer alors la qualité de contrat qu’entre des personnes qui avaient déjà atteint l’âge du discernement, de manière à être aptes à faire des contrats raisonnables et qui les obligent.
En outre, l’histoire nous l’apprend, seule une faible portion des personnes qui vivaient alors ont été consultées sur le sujet, ou interrogées, ou autorisées à exprimer leur accord ou leur désaccord de façon quelque peu formelle.
Les hommes, s’il y en eut, qui donnèrent bien leur accord formel sont tous morts aujourd’hui. Pour la plupart, ils sont morts depuis quarante, cinquante, soixante ou soixante-dix ans.
Et la Constitution, parce qu’elle était leur contrat, est morte avec eux. Ils n’avaient ni le pouvoir naturel ni le droit naturel de rendre cette Constitution obligatoire pour leurs enfants.
Non seulement il est absolument impossible, selon la nature des choses, qu’ils lient leur postérité, mais ils ne tentèrent même pas de le faire.
Autrement dit, ce document ne prétend pas être un accord entre qui que ce soit sinon entre “les hommes” alors vivants; il ne revendique pas non plus pour ces hommes, ni expressément ni implicitement, aucun droit, pouvoir ou désir de lier qui que ce soit d’autre qu’eux-mêmes. Voici son langage:
“Nous, gens des États-Unis [autrement dit, les gens vivant alors aux États-Unis], en vue de former une union plus parfaite, de renforcer la tranquillité à l’intérieur, de pourvoir à notre commune défense, de promouvoir le bien-être général et d’assurer à nous-mêmes et à notre postérité les bienfaits de la liberté, ordonnons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d’Amérique.”
Lire la suite :
http://partage-le.com/2015/01/la-constitution-na-nulle-autorite-lysander-spooner/
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Lysander Spooner sur Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lysander_Spooner
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Citations
« Tous les grands gouvernements du monde - ceux d'aujourd'hui et ceux d'hier - n'ont été que des bandes de voleurs, associés afin de piller, de conquérir et de réduire leurs frères humains en esclavage. Et leurs lois, comme ils les appellent, ne représentent que les ententes qu'ils ont jugé nécessaire de conclure afin de maintenir leur organisation et d'agir de concert pour dépouiller les autres et les réduire en esclavage, et pour assurer à chacun sa part convenue du butin. Toutes ces lois n'imposent pas plus d'obligations que n'en créent les ententes que les brigands, les bandits et les pirates jugent utile de conclure entre eux. »
« Un homme n'en est pas moins un esclave parce qu'on lui permet de choisir un nouveau maître une fois tous les tant d'années. » (en anglais : « A man is none the less a slave because he is allowed to choose a new master once in a term of years. »