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(Désolé pour la source de l'info...)

Le 21 décembre 2017

Alors que se terminent aujourd'hui  les états-généraux de l'alimentation, le gouvernement compte présenter et faire voter en janvier ou février une loi d'habilitation qui lui permettra de faire passer d'importantes réformes dans la foulée.

On aime bien répéter dans les couloirs de la rue de Varenne, au ministère de l'agriculture, ce dicton normand qu'affectionne particulièrement le ministre Stéphane Travert : "c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses". Ca tombe bien, c'est aujourd'hui 21 décembre que se terminent les états-généraux de l'alimentation, qui avaient été ouverts le 20 juillet dernier. Et à l'heure du bilan, tout le monde est bien obligé de reconnaître que cette longue et vaste concertation, qui a parfois tourné à la foire d'empoigne, est une belle réussite. Rompant avec des années de polémiques qui s'apparentaient parfois à un dialogue de sourd, agriculteurs, industriels et distributeurs sont tous d'accord pour cesser de baisser les prix. Tous, y compris Leclerc, reconnaissent qu'il faut cesser de proposer des prix alimentaires toujours plus bas aux consommateurs et se sont engagés à assurer une juste rémunération des agriculteurs.

Ces états-généraux, qui figuraient dans le programme du candidat Macron à la présidentielle, devraient rester comme un exemple réussi de concertation et de dialogue. Avant même de savoir quels seront les résultats concrets pour les revenus des agriculteurs et si les réformes qui vont en découler seront suffisantes pour que la France agricole, pour une fois ne soit pas le parent pauvre de la reprise économique qui se dessine, la méthode a fait ses preuves.
Implication présidentielle

Après une phase de dialogue en ateliers où tous les acteurs ont été obligés de confronter leurs arguments, Emmanuel Macron en personne a ramassé leurs copies, le 12 octobre et a poussé tout le monde, dans son discours de Rungis à aller plus loin encore. Tous les protagonistes, y compris les plus récalcitrants ont été priés de signer une charte d'engagements. "Il a fallu que Stéphane Travert appelle lui-même Michel-Edouard Leclerc sur son portable pour le convaincre de venir signer ce texte, car il pèse 20% de la distribution et n'est pas membre de la FCD qui regroupe la plupart de ses concurrents", explique un participant.

Le ministre de l'agriculture avait aussi donné jusqu'au 15 décembre aux représentants agricoles pour qu'ils lui fassent des propositions concernant l'instauration d'organisations de producteurs (OP), groupements par régions de production et par types de produits, capables de négocier et contractualiser avec les centrales d'achats de la grande distribution. "Nous avons été surpris de voir arriver très vite des propositions extrêmement pertinentes", indique-t-on au ministère.

Bien décidé à conforter cet esprit constructif et à juguler tout débordement lors des négociations commerciales annuelles qui se tenaient en cette fin d'année, le ministre a convoqué les distributeurs qu'il suspectait de ne pas jouer le jeu, et qui lui avaient été signalés pour leurs demandes de baisses de prix de 2 à 7%. "Il leur a demandé de s'expliquer et a réussi à éviter le pire", raconte un proche du dossier.

Après la concertation, l'action

Bref, malgré les heurts et désaccords mais aussi grâce au consensus qui s'est finalement dégagé, le gouvernement considère que la phase de concertation a bien eu lieu et qu'il peut donc maintenant, comme il l'a fait pour la réforme du code du travail, légiférer par ordonnances.

Il s'agit de passer à la phase suivante le plus vite possible pour capitaliser sur ce climat apaisé et obtenir au plus vite des effets sur les revenus des agriculteurs. "Ce serait idéal, si l'on pouvait organiser des signatures d'accords entre OP, industriels et distributeurs lors du Salon de l'agriculture en mars prochain", rêve-t-on rue de Varenne.

Tout cela sous le regard victorieux du président de la République, qui comme ses prédécesseurs compte bien faire de sa visite à la plus grande ferme de France, un point d'orgue de sa relation avec la France rurale. Dans ce but, une loi d'habilitation pourrait être votée en janvier ou février, permettant la publication des ordonnances dans la foulée.   

Chaque jour compte car au moment où de nombreux signes semblent attester d'une embellie pour l'économie française, le gouvernement souhaite démontrer qu'il est capable d'embarquer les agriculteurs dans ce climat optimiste, alors qu'ils en ont été systématiquement exclus depuis plusieurs décennies.

Source :
https://www.challenges.fr/france/exclusif-le-gouvernement-pret-a-recourir-une-nouvelle-fois-aux-ordonnances_555896

Tag(s) : #Infos Diverses
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