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2 - Il ne reste plus que nous

Il ne reste plus que nous

La France est un royaume dont le Prince tout puissant ne peut être jugé.

Ici, les couloirs des palais sont couverts d’or, d’emplois et de marchés fictifs, de croques en jambe, de coups tordus et de poches pleines.

De tous bords, les puissants ne rêvent que de plus de puissance et d’avoirs, et cela est sans fin.

Depuis tant de temps qu’ils s’assoient sur le trône, nous pouvons constater où leurs stratégies politiciennes et leurs allégeances à la finance nous ont menés.

En point de mire, un monde ultra-sécuritaire au service du Grand Capital.

Alors ici, comme partout, ils s’emploient à saccager la nature, à structurer leurs mégapoles et se régalent chaque jour de la sueur de nos fronts.

Avec leurs intérêts communs, ils privatisent et brevètent toutes nos ressources vitales et nous payent pour que nous puissions leur donner de l’argent.

Ils ont fait d’une fonction leur métier et c’est en professionnels, qu’ils nous méprisent et travaillent quotidiennement à rendre nos conditions de vies toujours plus difficiles.

Des millions d’entre nous tombent - et de tant de manières, d’autres sont en train de glisser, tandis que, nichés dans leurs espaces, ils ne savent rien de cette réalité qui nous oppresse.

Ils sont toxiques, hypnotiques, et ont semé en nous des peurs, un sentiment d’impuissance, une Histoire réécrite.

Ils ont prévu tout un arsenal – policier, juridique, médiatique – pour que rien de leur monde ne chancèle, alors que tout bascule autour de nous ; alors que nos droits sont réduits à néant ; alors que nous suffoquons.

Ils fabriquent des objets pour nous déconnecter, pour habituer nos enfants à la surveillance, pour nous décerveler, pour que nos profils ne puissent plus se faufiler nulle part sans laisser de traces.

A vouloir prendre d’assaut le château, nous goûtons à la froideur des geôles ou nous saignons sous le joug de la répression.

Et parfois, au bout d’un lancer de grenade, à la force d’une clé d’étranglement, nous mourons sans faire de martyres.

Ils ont entaillé jusqu’au nerf le lien qui fait notre esprit commun, ils ont fendu le cercle et désormais, nous avons du mal à vivre ce « nous » et à nous reconnaitre comme étant de la même humanité.

Tant et tant d’oraisons encore et voilà, à l’horizon, nul être providentiel pour nous sortir de la nasse.

Il ne reste plus que nous, pauvres de nous, riches de nous, pour trouver en nous-mêmes la volonté de rompre et de refuser.

Il ne reste plus que nous pour nous rendre dignité et justice, pour nous écouter, pour nous comprendre, pour nous apprendre ; nous, il ne reste plus que nous.

Et quelle chance ! Si nous pouvons arriver désarmés, si nous pouvons voir plus loin et mêler nos rêves et nos âmes !

Quelle chance ! Si nous pouvons retrouver la mémoire, rallumer le feu de l’à venir !

Quelle chance ! Si nous parvenons à froisser nos egos pour vibrer au plus près, si nous laissons faire en nous cette intuition.

Quelle chance ! Si nous pouvons parler d’Amour et le partager !

Quelle chance ! Il ne reste plus que nous !

Ce siècle nous projette loin en avant de nous-mêmes et nous pose, par son chaos, les questions essentielles de notre humanité, commune et personnelle.

Mais ne sommes-nous pas vivants ?

Courage !

Texte Libre de droit - Diffusé sous licence libre Creative Commons

Bordeaux - Le 23 juin 2016

Tag(s) : #Culture
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