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Depuis rebellyon le 30 avril 2014

Petit texte analytique sans prétention que d’amener à entrevoir les autres au delà des postures et des codes consensuels que sont les représentations de l’état.

A l’image de nos lieux de vie, ce texte ne sera jamais exhaus­tif et témoi­gnera seu­le­ment d’un point de vue par­ti­cu­lier.

Le squat apprend à lire au delà des cases, à entre­voir les autres au delà des pos­tu­res et des codes consen­suels que sont les repré­sen­ta­tions de l’état. Nous savons que des lieux peu­vent accueillir en leur sein un tas de pra­ti­ques dif­fé­ren­tes qui coha­bi­tent en se nour­ris­sant les unes et les autres et qu’oppo­ser les formes de vie que peu­vent pren­dre nos luttes n’a servi, jusqu’à pré­sent, qu’à nos oppres­seurs.

En zone libre, ce sont nos contra­dic­tions qui nous ras­sem­blent.

Un lieu, c’est avant tout une somme d’indi­vi­dus uni­ques. En soi, il ne peut ni être défini, ni être réduit à un ensem­ble. Chaque ins­tant y est imbri­qué dans un contexte dont il sait sou­vent se libé­rer. Un lieu, c’est un mul­ti­ple de moments qui le com­pose. On ne pourra jamais l’entre­voir dans sa glo­ba­lité. Ce n’est pas fait pour « être saisi », ou alors, sur le vif, loin d’une tota­lité aveu­glante.

Nous ne sommes pas de celles et ceux qui envi­sa­gent le squat comme une fin en soi réser­vée à une élite qui en détien­drait le mono­pole des codes repré­sen­ta­tifs. Être « du milieu », c’est déjà refu­ser de voir ce qui peut exis­ter de sub­ver­sif dans d’autres sphè­res. Se défi­nir « du milieu », c’est faire de nos pra­ti­ques le centre d’un monde mythi­que et idéa­lisé.

Nous disons aujourd’hui que nos riches­ses affec­ti­ves seront tou­jours plus gran­des que vos repré­sen­ta­tions et que plus nous crée­rons d’espa­ces dif­fé­rents et de pas­se­rel­les entre eux, plus nous pour­rons inquié­ter l’ordre à dés-établir.

Nous menons tou.te.s des dou­bles, tri­ples vies par ins­tinct et par volonté d’explo­rer d’autres espa­ces à défri­cher. Nous pen­sons qu’il nous faut quit­ter nos visions confor­ta­bles et duel­les car l’esprit de ce siècle condamne à la sim­pli­fi­ca­tion des modes de pen­sées et des rela­tions entre les indi­vi­dus. Nous savons que nous sommes fai­bles quand nous sommes atten­dus et qu’alors, nos com­por­te­ments pré­vi­si­bles sont autant d’enne­mis qui nous empê­chent de nous redé­fi­nir sans cesse, libre­ment.

« Toto », « antifa », « punk », « hippie », « queer », sont autant de caté­go­ries enfer­man­tes qui suf­fi­raient, dans nos jar­gons, à défi­nir nos iden­ti­tés oppo­sées. Nous savons qu’un « toto » ne jus­ti­fie pas tou­jours la fin par les moyens, qu’un « antifa » n’idéa­lise pas sys­té­ma­ti­que­ment la vio­lence et ne jubile pas à chaque nou­veau coup porté, qu’un « punk » ne squat pas for­cé­ment par néces­sité, qu’un « hippie » sait par­fois s’orga­ni­ser et qu’un « queer » n’est pas sys­té­ma­ti­que­ment hété­ro­phobe. Je suis « pro-machin ». Et toi, t’es « anti-quoi » ?

Nous ne vou­lons, en aucun cas, pou­voir être assi­milé.e.s à un groupe. Nous lais­sons le fichage à celles et ceux qui opè­rent dans les ser­vi­ces de l’état. Nous dési­rions « qu’untel, qu’une­telle » puis­sent, d’un moment à un autre, endos­ser des pos­tu­res dif­fé­ren­tes, en fonc­tion de sa sen­si­bi­lité du moment.

Soyons de plus en plus nom­breu.s.e à vou­loir cramer les pos­tu­res et les comi­cos.

Des gens

Source :
http://rebellyon.info/?Postures-d-identite

Tag(s) : #Infos Diverses
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